lundi 4 novembre 2013

Jour après jour...

La douleur chronique est un mal qui dure quotidiennement depuis plus de trois mois. Elle se manifeste généralement après un dommage physique vécu par l'organisme.

Cette douleur, au lieu de disparaitre, s'installe dans le quotidien et vient réduire la qualité de vie de celui qui la ressent. La douleur est universelle mais si différente selon les cas et les contextes. Elle est difficile à comprendre pour ceux qui ne l'ont jamais vécue.

Cela m'a pris plus de deux ans pour accepter que ma douleur faciale ne disparaitrait pas d'un coup de baguette magique. Je ne suis pas certaine d'en comprendre encore toutes les ramifications existentielles mais je sais que la première étape est d'accepter cette nouvelle réalité. Et si je travaille à accepter ce fait, je ne suis pas certaine que je l'accepte encore.

Il est difficile d'accepter qu'une douleur ne disparaîtra pas. Normalement la douleur cela va, cela vient mais cela finit par lâcher. Ce n'est pas le cas de la douleur chronique. La douleur chronique persiste, jour après jour, elle signe.

Certains jours, je me dis que ce n'est pas la peine d'en faire un plat. J'ai mal, je n'en mourrai pas, je n'ai qu'à vivre avec. D'autres jours j'ai le moral à zéro et je ne suis plus capable d'en supporter la présence en ma peau. Il y a de ces jours où je me sens forte et d'autres où je me sens faible. 

Il y a ces jours où je me sens forte de vivre avec cette douleur quotidienne et d'autres où je me sens faible de ne pas arriver à mieux la supporter. Je me sens forte quand j'arrive à m'en dissocier quelques minutes à la fois. Quand j'arrive à passer par dessus pour fonctionner comme si de rien n'était. Mais je me sens faible quand elle m'emporte les idées pour les noircir à foison.

La douleur chronique irrite. Elle irrite celui qui la vit et l'entourage qui ne la comprend pas. Quand on souffre de douleurs chroniques on se retrouve en une montagne russe d'émotions qui est loin d'être amusante. La douleur chronique gruge les patiences et nourrit le mal-être.

Je n'aime pas m'en plaindre. Mais à ne pas l'exprimer, je m'isole. Il y a des ces jours où je l'accepte et d'autres où je la déteste de toutes mes forces. Je sais que pour la combattre je dois garder le moral. Mais je sais aussi que la douleur aspire le moral. Elle diminue les joies et elle accentue les colères. Elle se joue de nos émotions. Elle les transforme. Elle les noie.

La douleur chronique est un défi quotidien. En mon cheminement personnel, je m'éduque. Je lis, je réfléchis, je médite. J'apprends à devenir l'experte de cette douleur que je suis seule à vivre.

Une fois par mois j'assiste à un groupe d'entraide. Ainsi je réfute le sentiment de solitude qui fait que l'on ne peut en parler sans gêner. J'y découvre d'autres qui bataillent comme moi. Je résiste. J'ajuste ma vie. J'essaie d'éloigner tout ce qui pourrait entrainer des émotions négatives et je m'applique à cultiver les pensées positives. Jour après jour, je combats...

5 commentaires:

  1. Je l'ai dit ailleurs, je le répète ici : pour moi, il n'y a pas de doute, tu es forte !!! Courage, je suis avec toi à 100% !

    RépondreSupprimer
  2. Ah wouark, je peux comprendre comment ça peut bouffer du moral. C'est vraiment dommage ! Je te trouve pas mal bonne (même si y a rien de ça là dedans, t'as pas le choix!) XXXXXXXXXXXX

    RépondreSupprimer
  3. tu es forte! Mais il est vrai que vivre avec ''cet ami'' c'est comme ça que je l'appel puisque depuis 2008 je dois vivre avec lui. Il y a ces jours ou rien peut nous arrêter nous sommes les wonderwoman de ce monde et quelques jours plus tard on sombre dans la douleur on s'isole on ne veut pas parler à personne. J'ai appris à l'aimer et à vivre avec après une grosse dépression; puisque la douleur chronique ma rendue faible ... je me suis dit pourquoi ne pas l'utiliser? Grâce à elle ( si jpeux dire ca ) je me décourage moins vite dans la vie je suis plus persévérante je me dis que si j'ai été capable de me relever de cette déprssion à
    cause de ca pourquoi ne pas me servir de cet''ennemi'' et men faire un allier!
    ne lâche surtout pas xxxx

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour à toi, Nous nous sommes croisées à une conférence à Québec en novembre dernier. J'aimerais bien entrer en contact avec toi ainsi qu'une amie qui était elle aussi à la conférence. Si tu es d'accord, je te laisse mon adresse courriel eliag2009@hotmail.fr J'aimerais te parler d'un projet qui je crois saura t'intéresser Merci ! Tes écrits sont magnifiquement exprimés, ils parlent à tous les gens qui se reconnaissent de près ou de loin....

    RépondreSupprimer
  5. J'aime tes mots, ils résonnent en moi comme si c'était les miens. garde cette force en toi, elle est unique !! un cadeau de Dieu de pouvoir transmettre tant de vécu et d'émotions par écrit. Sab dont tu as touché le coeur à chaques fois !!

    RépondreSupprimer