mercredi 11 février 2015

Méditer plutôt que ruminer...

Depuis le début de l'année, à coups de PiYo et de sorties polaires, je reprends le chemin de l'exercice physique.

Il parait que c'est nécessaire lorsque l'on décide de prendre la bonne voie de la douleur chronique...

Mais, en ces efforts dirigés, je perds ma discipline de méditation quotidienne.

Et j'en ressens les effets subtils, ma neuroplasticité grince comme un rouage qui s'enrouille.

Je me rappelle qu'il vaut toujours mieux méditer sur son bonheur plutôt que ruminer sur son malheur.

Muscler et raffermir corps et esprit demande une discipline de fer. Il faut beaucoup de volonté, un grain de détermination, un zeste d'espoir et encore plus de discipline. Et ce n'est jamais gagné!

Alors que je change mon protocole d'opioïdes pour tenter un meilleur soulagement général, je sais que la méditation est vitale au bon fonctionnement de mon mental. Je sais aussi que certains croient que l'on trippe à prendre de la morphine sur une base quotidienne. C'est loin d'être vrai.

Lorsque la morphine ne soulage que sommairement la douleur de fond, il n'y a aucun plaisir à la chose. Si ce n'est les effets secondaires, déplaisants, qu'ils faut gérer.

En ce qui me concerne, j'ai la morphine triste et nauséeuse. Si elle aide à supporter le mal, elle n'aide pas mon mental. Elle m'éteint la motivation. Elle m'étouffe l'être en même temps que la douleur.

C'est pourquoi je sais qu'il est bon que je m'applique à une discipline de gymnastique mentale quotidienne. Ces dernières semaines, j'ai réalisé à quel je n'en pouvais plus de la négativité qui entoure la douleur chronique.

Plus que jamais je perçois combien les émotions générées par la douleur sont néfastes. Découragement, amertume, déni, colère, tristesse, ne sont que quelques exemples de ces dizaines d'émotions qui habitent la douleur chronique. Toutes aussi négatives les unes que les autres. La douleur rend aigri, amer, méchant, désabusé. La douleur ronge l'esprit de l'intérieur.

Pour en contrer les effets pervers, il faut devenir maître de ses émotions, observer et contrôler la moindre émotion négative. De ces émotions nocives qui sont toujours prêtes à ternir le cours des pensées que noircit la douleur permanente.

Back on the meditation train... 

Tout comme il faut faire un effort pour faire de l'exercice physique, un effort est souvent nécessaire pour s'entraîner le mental.

Après tout, la méditation, c'est rien d'autre qu'une forme de gymnastique mentale! Un excellent exercice pour la neuroplasticité du cerveau. C'est scientifiquement prouvé. Et le cerveau, c'est comme le corps, plus il est souple et en santé, plus facile est la vie.

Méditer avec de la douleur chronique. C'est oser la regarder en face, oser l'affronter afin d'essayer de la surpasser. C'est toute une gymnastique mentale...

Comme je médite avec un visage à moitié fonctionnel, la douleur faciale est agressive, agressante, dès les premières secondes de la pratique. C'est donc l'occasion de l'observer, de l'accepter. Ce n'est pas un processus agréable.

En persévérant, on peut cependant finir par côtoyer cette douleur physique en se détachant du drame journalier qu'implique sa présence en son corps. La méditation calme le réseau nerveux. C'est aussi scientifiquement prouvé.

Le réseau nerveux du côté gauche de mon visage est complètement disjoncté à force d'enregistrer en continu des signaux de douleurs. Le corps médical décrit ce phénomène en m'expliquant que j'ai désormais le système nerveux hyperactif du coté gauche du visage.

Durant les premières minutes de méditation pleine conscience, ce réseau nerveux hyperactif s'exprime à coups de spasmes, de chocs électriques, de pulsations et de tiraillements sur toute la moitié de visage. C'est étrange. C'est douloureux et inconfortable.

Puis, à force de mantra, il finit par se calmer, les spasmes deviennent des bruissements, les tiraillements deviennent des picotements. Ensuite arrive la douleur de fond, celle qui suit le trajet du nerf facial et qui déclenche différents symptômes dans l'oreille, le front, la cervelle, l’œil, la joue, les gencives, la mâchoire, le cou.

Elle est plus dure, plus coriace, que les spasmes et tiraillements. C'est elle qui me cimente le visage de l'intérieur, c'est elle qui me rend la vie infernale. C'est avec elle que je dois devenir amie si je veux apprendre à vivre avec...

À force de l'observer de front, les pensées finissent par arriver à s'en détacher. À s'en libérer. Pour retrouver l'être enfoui sous cette douleur constante. Celui qui fait ce que l'on est sans la douleur.

Il me faut généralement une heure de méditation pour en redécouvrir la réalité. En cette réalité, je me retrouve. Je reviens à moi.

En trente minutes de méditation, mon réseau nerveux prend une pause, selon les experts, il en profite pour se régénérer.

En une heure de méditation, mon esprit se libère assez de la douleur pour se rappeler qu'il existe toujours, malgré tout...

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