vendredi 24 avril 2015

Ne pas donner son âme à la douleur...


Et c'est exactement ce que m'apporte la méditation. Depuis le printemps dernier, j'accumule les heures de méditations comme d'autres s'entraînent à un marathon ou à devenir pilote d'avion? 

J'aimerais bien devenir pilote d'avion. Ou d'hélicoptère!

Ai médité dans les airs en allant à Anguilla. Une expérience étrange. Quand je médite, mon esprit lévite. Et faire leviter son esprit dans les airs, ça déchire sa mère!

Enfin la docteure en chef de la clinique de douleurs m'a certifié que tant que mon corps ne levitait pas, je pouvais méditer à volonté!

Méditer me permet de me rappeler qui je suis même si j'ai le visage, invisiblement coupé en deux, depuis 4 ans. Quand je tape un paroxysme à 10, impossible de méditer. Impossible de penser. Impossible de vivre. Trop d'orgueil pour aller à l'hôpital supplier une injection de morphine pour me soulager.

Maintenant, quand je tape un 10, il n'y a qu'une chose que je suis capable de supporter. Deepak qui récite des "sutras" comme sa maman lui a appris. Ce truc ancestral Hindou est le seul truc qui me calme quand la douleur me rappelle qu'elle ne tue pas le corps mais avale l'esprit pour mieux le zombifier.

Dans le noir et silence, ce truc m'hypnotise et je glisse inévitablement en cet état d'inconscience qui est la seule voie de sortie quand la moitié de mon visage emporte mes heures en un film d'horreur. J'imagine que ça remplace l'injection de morphine en milieu hospitalier...

Puis le paroxysme passe et je retrouve le contrôle de la douleur. Si la douleur ne passe plus, les paroxysmes passent encore. Je continue de méditer pour entraîner ma cervelle à lutter. Comme d'autres vont au gym...

En plus de me muscler assez la cervelle pour trouver la force intérieure de ne pas laisser la douleur faciale m'écraser l'esprit, la méditation me rappelle à mon essence profonde.

Et c'est pour ça que j'y retourne. Semaine après semaine. Je médite un coup, avale mes médocs, m'électrocute le cou avec cette petite machine conçue à cet effet. Puis je relève la tête et je dis à mon nerf facial déjanté: "Tu as peut-être ma face mais tu auras pas mon âme!"

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