samedi 9 mai 2015

Ne jurer qu'en cas d’extrême douleur... puis s'excuser...

La semaine dernière à été rough. Il y a de ces semaines où ça ne descend pas en dessous 6 au meilleur de la journée.

Ce qui donne un 8 au pire de la journée. C'est donc en une symphonie de malaises invisibles que se déroule le quotidien.

Une bonne semaine en ma dimension parallèle de douleur chronique est lorsque 6 est la norme et 4 fait le meilleur moment de la journée.

Mensuellement, il faut me préparer psychologiquement à une dure semaine, gracieuseté des hormones féminins en folie.

Certaines de celles là sont plus rudes que d'autres. En ces temps là, je n'ai plus gros contrôle. Je dois juste subir et passer au travers.

Le reste du mois, ma gestion globale de la douleur rend la situation viable. Je me sens en contrôle relatif. Relatif à la médication, les manipulations crâniennes, la méditation et tous ces petits rien qui en font la gestion multidisciplinaire. Tant est si bien que je peux, si je le désire, passer inaperçue en la norme des "bien portants". Certains trouvent ça si magique qu'ils m'en haïssent ou pensent que je mens. ‪#‎Fuckthem‬

J'espère que d'autres s'en inspirent et perçoivent l'arbre des possibles. La semaine dernière fut bien rude. Et quand c'est rude de même, je sacre et je jure. Je sais. C'est plus fort que moi. Cela me dépasse. C'est la lionne qui rugit.

Il y a un degré de douleur si complexe à tenir que j'en ai des pulsions vulgaires. J'essaie de les contenir. Mais si je suis au "boute de mon boute", je me vulgarise. Généralement, je suis le gros mot d'une excuse, si cela m'arrive en compagnie de la Miss.

Mais parfois la Miss ouvre la tablette et tombe sur une conversation entre ma pomme et l'homme qu'elle lit. Cette semaine là, j'ai dit beaucoup de gros mots en mes correspondances intimes. L'homme ne s'en formule pas et je le soupçonne même de s'amuser de certaines tournures. Pis ça me défoule. Ça fait du bien par où ça fait mal. Car avec un certain degré de douleur vient toujours une bonne dose de frustration.

Alors que je conduis pour un énième aller/retour de physio, j'ai l'humeur acérée. Conduire avec une moitié de visage en feu demande beaucoup de volonté. Je sacre sans trop m'en rendre compte. Et là, la puce à mes côtés, s'exclame:

- Mais maman! Je ne te reconnais plus. Tu arrêtes pas de dire des gros mots! Et j'ai vu que t'avais parlé à papa sur la tablette et t'avais mis plein de Fuck! C'est quoi qui t'arrives maman? 
- Aaaaahhhh. Schnout! Désolée ma puce, je sais que c'est vraiment pas bien. C'est que c'est dur de tenir la douleur en continu. Tsé, quand tu as eu ta plaque d'eczéma et que tu avais super mal que tu disais que ça hurlait, tellement ça te faisait mal? Ben là c'est pareil, ça hurle dans ma face pis des fois ça sort en sacres et jurons. Mais c'est pas beau. Je sais. Je vais essayer de faire mieux. Excuse moi. C'est un très mauvais exemple. 
- C'est quoi un juron? 
- Ben les sacres c'est les gros mots québécois et les jurons c'est les gros mots de France. 
- Oui je sais tous les sacres viennent de l'Église. On a appris ça à l'école. Comme quoi des jurons? 
- Ben y'a putain qui revient souvent... 
- Ah oui? Alice qu'est française dit des fois putain à l'école mais je savais pas que c'était un gros mot! - Ouais c'est un gros mot comme ostie... 

S'en suit de ces conversations qui éveillent les idées et rapprochent les cœurs. On chemine ensemble en cette réalité qui est nôtre. Ou comment l'enfant éduque la mère qui l'éduque. Ou comment essayer de faire du sens avec la vie en douleur chronique et ne pas laisser le pire en avaler le meilleur.

Cette fin de semaine, j'ai repris le contrôle du tout. Je ne sacre et je ne jure plus. Et je sais que la Miss a bien hâte de me gâter pour la fête des mères. Alors même si ça fera toujours mal, la vie sera belle.

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