mercredi 17 décembre 2014

La méditation comme bouée de sauvetage...

Avec le changement de saison, j'ai perdu ma discipline de méditation. Comme me le fait remarquer le psy, la méditation permet à mon esprit de garder le contrôle de la douleur.

Il faut donc que j'accepte le fait que la méditation soit désormais une alliée au même titre que la morphine, la physiothérapie, l’ostéopathie, l'éléctrostimulation, blah, blah, blah...

Cela fait quand même beaucoup à accepter pour une seule cervelle. Et j'aime méditer en plein air d'abord!

Le mois dernier, j'ai trop peu médité et mon moral a pris une bonne débarque. Le psy n'a pas manqué de me le faire remarquer. Ouais, je sais...

C'est que c'est pas aussi simple qu'il n'y parait! Je dois méditer par raison de santé avant tout. Pour la personne normale méditer implique souvent une bataille mentale, c'est le fouillis des pensées qui rend le tout compliqué.

En ce qui me concerne, ce sont ces sensations douloureuses que je dois affronter sans broncher. En mode méditation, avant les pensées, il y a les sensations. C'est une panoplie de douleurs sourdes et aiguës qui se baladent tout le long des trajets nerveux du visage, c'est des séries des chocs électriques qui font tressaillir les tissus, c'est toutes sortes de sensations dégueulasses à affronter.

Il est dit que la méditation a pour bienfait de calmer le réseau nerveux. C'est vrai. Les spécialistes de mon cas ont déterminé que le coté gauche du réseau nerveux de mon visage était maintenant hyperactif. Sur-stimulé par des douleurs incessantes qui durent depuis 4 ans, il est rendu à bout de nerf. Tu m'étonnes Paul! La méditation lui calme le pompon. C'est vrai.

La méditation s'inscrit dans un processus d'acceptation. Elle n'enlève pas la douleur mais elle permet de mieux la supporter. Elle aide à contrer les effets destructifs de la douleur sur le mental. Elle peut même avoir autant d'action sur le cerveau que certains médicaments conçu pour calmer le réseau nerveux. Et les effets secondaires sont moindres!

Méditer en douleur c'est aussi affronter la douleur. 

Comment peux-t-on surmonter quelque chose si on ne l'affronte pas?

Généralement cela me prend un minimum de 30 minutes d'effort mental pour en percevoir l'action. En méditant, je force mon réseau nerveux à se mettre au neutre. Je force mon mental à reprendre le contrôle.

La méditation est réellement utile dans la gestion de la douleur. Cela ne l'efface pas mais cela aide le mental à la supporter, cela lui enlève de son pouvoir destructif. Cela permet de se retrouver et de se rappeler qui on est, sans la douleur, sous la douleur. Cela aide à revenir vers soi.

On médite avec notre tête, notre visage. Quand je médite, j'ai totalement conscience de tous les dysfonctionnements organiques qui se passent sous ma peau. C'est perturbant. C'est regarder le mal en pleine face. Plus je le fais plus c'est facile, moins je le fais, plus c'est dur.

Mais à chaque fois que je le fais sérieusement, je ne peux que constater combien cela me repose le réseau nerveux et combien cela m'aide à ne pas me transformer en furie...

Les méditations guidées et gratuites sur le site de Frederick Dionne sont excellentes pour débuter l'apprentissage de la méditation en douleur. Pour ceux qui aimeraient en tester les eaux, je conseille celle-ci.

Extrait d'un article de La presse publié cette semaine en un dossier sur la méditation: "Quand la médecine traditionnelle a échoué à apaiser des douleurs chroniques qui cantonnent les victimes à une vie recluse faite de souffrances, la thérapie de réduction du stress par la pleine conscience — mindfulness based stress reduction, ou MBSR, mise au point par Jon Kabat-Zinn — constitue une véritable bouée de sauvetage. Maintes études ont en effet souligné son efficacité dans le traitement de la douleur chronique. Plus récemment, de nouvelles thérapies basées sur l’acceptation, dont l’un des leviers d’intervention est la pleine conscience, connaissent aussi un franc succès, car elles contribuent à améliorer la qualité de vie des patients aux prises avec des douleurs chroniques."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire